Le 8 décembre 1910, est un grand jour pour Louis Pergaud. Il était instituteur à Landresse dans le Doubs mais il était surtout un poète. En 1907, il décide de monter à Paris pour rejoindre son ami belfortain Léon Deubel de 3 ans son ainé.
Il quitte Landresse sans chagrin. Depuis la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905, un instituteur socialiste et anticlérical au point de ne pas même aller à la messe est le genre de poète dont on peut se passer au village.
Il monte à Paris, réussit à publier un recueil de poèmes, L’herbe d’Avril. En 1910 il s’essaye à la prose. Un coup de maitre ! Son roman animalier De Goupil à Margot parait au Mercure de France. Les instincts amoraux des animaux renvoient à l’immoralité des hommes.
Le 8 décembre 1910, Louis Pergaud reçoit le prix Goncourt. C’est une surprise et c’est la consécration. Il n’avait obtenu qu’une voix au premier tour. Mais ses rivaux Guillaume Apollinaire, Colette, Gaston Roupnel mieux partis pourtant seront coiffés sur le fil.
Leur tour viendra d’entrer dans l’histoire.
Pour Louis Pergaud, on ne le savait pas mais il y avait urgence : il est porté disparu au combat en avril 1915, près de Verdun. Il n’avait que 33 ans.
