Économie. Progression dans l’industrie, ralentissement des services marchands, et stabilité dans le bâtiment

La Banque de France livre chaque mois un diagnostic sur l’économie française, sous la forme d’indicateurs de climat des affaires et de prévisions à court terme. L’enquête mensuelle de conjoncture d'octobre 2024 vient d'être publiée, grâce aux réponses de 8 500 dirigeants d’entreprise. Compilations des données essentielles.

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Selon les chefs d’entreprise participant à l’enquête soit environ 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 26 septembre et le 3 octobre, l’activité a progressé en septembre dans l’industrie, mais de façon hétérogène selon les sous-secteurs.
Elle s’est redressée dans le bâtiment malgré des conditions météorologiques défavorables, à la faveur d’un rattrapage du mois d’août caractérisé par un nombre plus important de congés que les années précédentes. Enfin elle a sensiblement ralenti dans les services marchands après l’effet positif des Jeux olympiques au mois d’août.
D’après les anticipations des entreprises pour octobre, l’activité poursuivrait sa hausse modérée dans l’industrie, resterait ralentie dans les services et évoluerait peu dans le bâtiment, en lien avec le bas niveau des carnets de commandes dans le gros œuvre.
Ces derniers demeurent jugés dégradés dans presque tous les secteurs de l’industrie, à l’exception notable de l’aéronautique.

Un contexte toujours incertain

Le retour à la normale en matière de fixation des prix de vente se confirme. En revanche, l’indicateur d’incertitude fondé sur les commentaires des entreprises remonte sensiblement ce mois-ci pour tous les secteurs, les réponses mettant en avant la situation politique nationale et l’environnement international.
Les difficultés de recrutement restent significatives, pour 35 % des entreprises. Elles progressent toujours dans le bâtiment (40 %).
Sur la base des résultats de l’enquête, complétés par d’autres indicateurs, il est prévu une progression significative du PIB au troisième trimestre 2024. Celle-ci recouvrirait une croissance sous‑jacente de 0,2 %, à laquelle s’ajouterait l’impact transitoire des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris de l’ordre d’un quart de point.
Cette prévision, légèrement révisée à la hausse par rapport au mois précédent, est entourée d’aléas à la hausse, par les possibles effets d’entraînement des JOP, comme à la baisse compte tenu de l’incertitude…

Des sous-secteurs hétérogènes

Pour le mois d’octobre, selon les industriels, l’activité continuerait de progresser au même rythme et de manière hétérogène entre les sous-secteurs.
La tendance haussière observée en septembre se confirmerait dans l’agroalimentaire et dans l’industrie du bois-papier-imprimerie et reprendrait plus de vigueur dans la chimie, tandis qu’elle ralentirait dans l’aéronautique, les produits informatiques, électroniques, optiques et la métallurgie.
Elle repartirait à la hausse dans les « autres produits industriels ». À l’opposé, elle serait orientée à la baisse dans l’habillement-textile- chaussure, la métallurgie et les machines et équipements.

Des prix évolutifs ?

Dans les services, la dynamique des prix de vente s’est normalisée : le solde d’opinion sur les prix des services en septembre reste très légèrement positif, mais au plus bas niveau depuis avril 2021.
La proportion d’entreprises indiquant une hausse de leurs prix s’établit à 5 % (niveau équivalent aux mois de septembre pré-Covid), tandis que la proportion d’entreprises indiquant une baisse de leurs prix s’établit à 6 %. Les baisses de prix concernent principalement la location automobile, l’hébergement, et dans une moindre ampleur la publicité.
Les anticipations des chefs d’entreprise pour octobre indiquent que 5 % d’entre eux prévoient d’augmenter leurs prix dans l’industrie, 7 % dans les services marchands et 3 % dans le bâtiment.

Encore et toujours des difficultés de recrutement…

Les chefs d’entreprise ont également été interrogés sur leurs difficultés de recrutement, qui baissent légèrement en septembre après leur remontée du mois précédent : 35 % des entreprises interrogées en font état, après 36 % le mois dernier.
Les proportions demeurent plus élevées dans le bâtiment et les services (40 % et 39 % respectivement).