Sur les hauteurs de Poligny, six éoliennes pourraient bientôt surgir, dominant la forêt des Moidons. Cette extension du parc existant de Chamole, avec des mâts plus hauts et plus visibles encore, suscite de vives interrogations.
L’Association pour la Préservation du Patrimoine Environnemental Local (APPEL-Cœur du Jura) suit le dossier de près. Elle s’inquiète de voir des travaux préparatoires déjà réalisés sur près de 23 hectares, défrichés en toute discrétion. Pour ses membres, la forêt, plus qu’un simple espace boisé, incarne une ressource essentielle dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Au-delà de cet aspect environnemental, l’association soulève une question de fond : à quoi bon multiplier les éoliennes dans un pays où l’électricité est non seulement abondante, mais déjà largement décarbonée grâce au nucléaire et à l’hydroélectricité ? D’autant que l’énergie éolienne, souvent absente lors des pics de consommation, ne fonctionne en moyenne qu’un quart du temps.
Par conséquent, l’APPEL, association dont les statuts donnent la capacité à agir sur l’ensemble du territoire intercommunal Coeur du Jura, “demande aux parties prenantes du projet, communes et communauté de communes, et en premier lieu à la Ville de Poligny, en qualité de commune d’accueil désignée du projet, d’organiser, sur le même mode que celui tenu à Arbois en 2022, un référendum permettant de vérifier par les urnes la validité de leur choix“.
Ce projet ne serait donc, selon APPEL, ni nécessaire, ni pertinent sur le plan économique, puisqu’il alourdirait encore la facture énergétique, tout en profitant principalement à des opérateurs privés extérieurs au territoire. Mais c’est aussi l’image du Jura qui est en jeu. L’installation de nouvelles machines dans un paysage encore préservé vient troubler une identité fondée sur l’authenticité et le lien à la nature. L’association appelle donc à une consultation locale, sur le modèle du référendum mené à Arbois en 2022, pour rendre la parole aux habitants.
« APPEL-Coeur du Jura entend mener son combat jusqu’à terme, selon les recours juridiques requis, pour empêcher ce projet qui, entre autres nuisances, détruirait encore plus les espaces naturels et porterait un coup fatal à l’image du Jura “authentique et préservé”. »