Arbois. Peintre, sculpteur, Dominique Chanteloube ne s’arrête jamais

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Dominique sculpteur Arbois
Son dernier tableau, et ses sculptures symbolisant les cérémonies religieuse et laïque du Biou.

À 85 ans, Dominique n’a rien perdu de son énergie créative. Peintre et sculpteur autodidacte, l’artiste arboisien signe depuis plusieurs années des œuvres singulières, souvent monumentales, qui trouvent écho dans l’histoire locale. Sa dernière création, une sculpture en acier martelé représentant les porteurs du Biou, attend aujourd’hui de pouvoir rejoindre le parvis de l’église Saint-Just. Il ne manque plus qu’un feu vert de la mairie.


Commencée en mai 2022, cette sculpture d’un poids d’environ 700 kg, est le fruit de 1 003 heures de travail. Elle mêle acier, laiton et cuivre pour représenter la grappe traditionnelle et ses porteurs. “Je ne fais pas de dessins, je travaille directement sur la matière”, explique-t-il. Initialement installée à l’entrée du château Pécauld, la sculpture a été vandalisée en 2024 et Dominique a dû la renforcer. « C’est toujours un coup dur de voir une œuvre dégradée. Il faudrait que ceux qui s’en prennent à ça viennent passer une heure à la forge…, ils comprendraient. »

Aujourd’hui, il espère que ses porteurs et leur grappe trouveront leur place sur le parvis de l’église Saint-Just, sur un socle sécurisé. Son œuvre s’inscrirait alors dans le parcours symbolique du Biou, puisque le cortège passerait chaque année devant la sculpture lors de son entrée dans l’église.

La transmission au cœur de son art

Dominique travaille seul, dans son atelier méticuleusement rangé, où chaque outil a sa place, « sinon je perdrais trop de temps à chercher » souligne-t-il. Il sculpte pour le plaisir, avec l’envie de transmettre. « Des jeunes viennent souvent me voir à l’atelier, je les laisse faire, je les guide. Ils apprennent en pratiquant. On apprend plus avec toi qu’à l’école », m’ont-ils confié.

Même s’il a promis à son épouse de freiner ses projets démesurés, Dominique n’envisage pas de s’arrêter. Il prépare d’ailleurs une exposition de peinture au 13, du 4 au 24 juillet et pense déjà à sa prochaine sculpture : un aigle en métal aux ailes déployées, d’une taille raisonnable : 3 m de large sur 1 m 50 à 2 m de haut ! « Je le réalise vraiment pour moi, pour le plaisir de faire. Et après ? je ne peux pas rester inactif, parce que si je m’arrête, je sais que je ne pourrai pas reprendre. Même à 90 ans j’aurai toujours un projet, du moins je l’espère. »