Champagnole. Des 5e de Champagnole sensibilisés au harcèlement scolaire

Sylvie Garnier de Cler Jura est intervenue auprès de quatorze garçons du lycée Jeanne d’Arc. Une démarche positive et appréciée.

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Photo d'illustration.

« Votre directrice, Elodie Bernard, m’a demandé de parler du harcèlement scolaire. » Sylvie Garnier, de l’association Cler Jura, éducatrice à la vie, introduit ainsi son atelier : « Non au harcèlement ».

Elle va intervenir au lycée Jeanne d’Arc à Champagnole devant quatorze garçons de 5e. Les filles sont prises en charge dans une autre salle par sa collègue Aude Dufay.

Sylvie Garnier interroge les élèves sur différentes situations qu’ils ont pu vivre : soit en étant victime de harcèlement, soit en étant harceleur, soit en étant témoin. Ils racontent facilement : l’un témoigne qu’on lui a dit de retourner dans son pays, un autre que son enseignante lui a lancé qu’il est nul, un troisième rapporte une bagarre sur un terrain de sport.

Méchant, répétitif…

Insultes sur les origines, la taille, le sexe… reviennent le plus. « Le harcèlement, c’est méchant, moqueur, répétitif, pour humilier, blesser les personnes », répète l’éducatrice. Il existe deux types de harcèlement : physique et mental. Un harceleur peut finir harcelé.

« Que faire quand on est harcelé ? », enchaîne Sylvie Garnier. Un garçon témoigne avoir été embêté petit et avoir fini par taper sur son harceleur. Il lui a cassé l’arcade sourcilière. « Ça ne marche pas », lui répond l’intervenante. « Là, ça a marché », affirme le garçon. Un autre explique qu’il a préféré laisser passer.

30 18

Il leur est conseillé d’en parler à leurs parents, à la directrice, à l’infirmière… Et il existe aussi un numéro anonyme gratuit : 3018 et un site internet du gouvernement : www.education.gouv.fr/non-au-harcelement. « La personne, harceleur, risque une amende et la prison si ça va trop loin. » Chaque année, une vingtaine de victimes se suicident. « Mais on est des enfants ! », réagissent les 5e.

Après avoir expliqué le jeu de l’idiot pour que le harceleur s’arrête et développer sa force intérieure, sa confiance en soi, Sylvie Garnier propose de terminer sur une saynète autour de l’insulte « Sale Arabe ! ». Les joueurs harceleurs retiendront que ça fait mal d’insulter parce qu’ils ne pensent pas les méchancetés qu’ils disent. Pour les témoins, leur situation est jugée difficile car ils ne savent pas trop comment se positionner. Quant aux observateurs, ils ont trouvé les acteurs « pas très sérieux ».

En France, un jeune sur dix dit avoir souffert de harcèlement. L’atelier a été jugé très positif par la salariée de Cler Jura. En majorité, les élèves ont noté dans leurs questionnaires qu’ils avaient apprécié cette rencontre et qu’ils avaient beaucoup appris.