C’est un sujet difficile. Il était très attendu et on a bien cru qu’il serait étudié de près à l’Assemblée et qu’on allait légiférer. Courageusement. Mais il y a eu la dissolution du 9 juin et le projet, perdant la face, termina sous la pile.
Notre Premier Ministre nous l’a dit : « Le Parlement a des prérogatives qui doivent être pleinement respectées et il ne manquera pas de les exercer sur des sujets importants dans notre société, comme la fin de vie ». Fin de vie ou plutôt fin de non-recevoir. Le projet tant espéré est renvoyé aux calendes grecques.
« Les calendes grecques » sont une mystification, une pitrerie d’origine latine, puisque les calendes grecques n’ont jamais existé. C’est donc un canular, une blagounette qu’il faut apprécier pour sa rareté dans une civilisation romaine où la rigolade n’était pas un passe-temps très prisé, venant loin derrière les combats de gladiateurs ou les affrontements avec des bêtes féroces.
Les calendes étaient chez les romains le premier jour de chaque mois. Le jour où les débiteurs devaient payer leurs dettes, inscrites sur le calendaria qui devint notre calendrier.
Renvoyer un projet à des calendes grecques inexistantes était donc une autre façon de dire : jamais. C’est l’empereur Auguste qui lança le premier cette vanne en forme d’attrape-nigauds.
On ignore quand les grecs payaient leurs dettes et même s’ils les payaient. Leurs repères temporaires se basaient sur la nouvelle lune et c’était avant la BCE et le FMI.
Ici et maintenant nous savons très bien procrastiner. Par contre il est bien difficile de savoir quand nous devons commencer… Peut-être à la Saint Glinglin ? Peut-être quand les poules auront des dents ? Peut-être la semaine des quatre jeudis ? À Pâques ou à la Trinité…
Je serais curieux d’avoir votre avis. Un jour, je vous poserai la question. Un autre jour…Ou alors plus tard…