« Le bilan de l’année 2025 demeure contrasté, voire en baisse. Non pas faute de clients, mais en raison d’un pouvoir d’achat en berne, notamment au sein de notre clientèle française, qui, prudente, préfère aujourd’hui se replier, économiser et attendre des jours meilleurs », a introduit le président de l’Umih, Patrick Franchini, à l’occasion de l’assemblée générale de cette première organisation professionnelle de leur secteur.
Autre problématique : le manque de main-d’œuvre. « Le recrutement demeure notre principal défi, malgré tous les efforts entrepris pour rendre nos métiers plus attractifs, plus justes et plus humains, poursuit le passionné. Beaucoup de chefs d’entreprises, découragés, finissent par jeter l’éponge. Ils ferment leurs portes, non par désamour du métier, mais par lassitude. »
Selon une récente étude du Syndicat des indépendants, un dirigeant de TPE sur deux gagne aujourd’hui moins que le Smic. Une réalité alarmante, aggravée par la hausse des défaillances observée au second semestre. « Notre secteur est directement impacté, d’où la nécessité de préparer dès maintenant nos futurs repreneurs, en leur donnant les bons outils pour réussir. »
Dérives des titres-restaurants
Des combats, l’Umih n’en manque pas… et le président a cité les victoires : sur la taxation des pourboires « remis jusqu’à 2028 donc il faut être vigilant », sur la hausse de la TVA « qui a manqué de nous arriver ». « Mais les batailles continuent, et la vigilance reste de mise : face aux plateformes d’hébergement touristique, aux dérives des titres-restaurants devenus « titres caddie », ou encore à la multiplication des contrôles sanitaires. »
Depuis 2024, ce ne sont plus les services de l’Etat qui se chargent des contrôles hygiène, mais des sociétés privées. Sur 1 000 adhérents au national, une très grosse majorité trouvent qu’ils se passent bien, que les contrôleurs sont plutôt bienveillants, mais que les restaurateurs ne sont pas assez préparés. L’Umih du Jura a donc décidé d’offrir un pré-diagnostic de 280 € à 10 adhérents, une action relevée au niveau national. Les boulangers, nouveaux concurrents, sont aussi dans la ligne de mire.
Patrick Franchini a rappelé que la profession défend le « fait maison », tout en précisant que celui qui le pratique a 2 % de marge et celui qui ne le pratique pas entre 8 et 10.
« De grands chantiers nous attendent : préparer la génération de demain, redonner envie à notre jeunesse de rejoindre nos métiers, malgré la réduction regrettable des aides à l’apprentissage et la baisse du nombre d’apprenants, accentuée par une natalité en recul. Nous sommes la seule organisation professionnelle à avoir acté la revalorisation du salaire de nos apprentis. »
Des chiffres !
Entre 2024 et 2025, – 4,1 % en Bourgogne/Franche-Comté sur la restauration, – 6 % sur la fréquentation des hôtels.

























