
Comment résumer 28 ans d’activités en quelques phrases ? C’est tout le challenge lorsqu’on sait ce que Gilles Huybrechts a apporté au foyer de vie pour handicapés : ses passions pour la musique et la moto lui ont permis d’ouvrir les 28 résidents sur l’extérieur, et mieux encore d’ouvrir le foyer au public, avec par exemple les fameuses « soirées cabaret », souvent placées sur le signe de la musique, grâce à des groupes locaux devenus habitués des lieux : les Infidèles, Ivanov et leurs « Nuits sans sommeil », Le Teuf et Joël, etc.
Un véritable « lieu de partage et d’échanges » culturel souvent pris d’assaut par plus de 250 aficionados : « nous avons maintes fois refusé du monde » confie celui qui les a lancés autrefois en petits comités. Même concept et même réussite pour le « Jumbo » qui depuis 27 ans voit les résidents embarquer dans des side-cars pour sillonner le Jura durant 48h, une virée placée sous le signe de l’amitié et des découvertes.
« De grands moments qui perdureront » assure le patron qui depuis 28 ans bénéficie de la confiance du président Alain Perono.

« Small is beautiful »
Parce qu’il faut « reconnaitre la personne dans toute sa splendeur », il assoit dès son arrivée une idée quelque peu révolutionnaire pour l’époque : « Les personnes handicapées ont droit à une sexualité, nous avons cassé une cloison pour créer un studio pour André et Maryline qui se connus ici il y a 25 ans, et qui coulent désormais leur retraite à l’EHPAD Edylis ». L’important étant d’avoir pour chacun « un projet de vie personnalisé » incluant une autonomie affective.
Une stratégie possible grâce à la taille humaine du Colibri qui avec 25 salariés pour 28 résidents (dont 6 couples désormais) peut faire du sur-mesure. Malgré « l’année blanche » vécue depuis le début des confinements, le foyer a appris à vivre sans l’extérieur : échanges sur les réseaux sociaux via un grand écran, atelier cuisine, soirées ciné-club, etc. De quoi attendre le prise de relais en mai de Philippe Cannard (ex-directeur du pôle gérontologique de la Ville de Lons), un passage « dans la douceur » pour ne pas déstabiliser les résidents.

Des projets à revendre pour la retraite
Originaire de Nancy, Gilles Huybrechts quittera le Colibri fin mars à 64 ans, après une carrière dévolue à l’humain, depuis ses débuts en tant qu’animateur en organismes sociaux. Une mission menée à bien également au tribunal des Prud’hommes du Jura, où il fut conseiller pendant 18 ans. Avec son énergie à revendre, aucun risque qu’il s’ennuie à la retraite : reprendre sa guitare, écrire dans des revues spécialisées, vendre sur les marchés, s’investir dans les Restos du Cœur, conduire des bus…les projets ne manquent pas.