D’après la DREETS, en Bourgogne Franche Comté les notes de conjoncture sont globalement bien orientées et les restructurations d’entreprises restent à des niveaux très faibles. Ce regain d’activité se répercute sur le marché de l’emploi. Dans la région, le recours à l’activité partielle fléchit nettement depuis le deuxième trimestre 2021. En effet, d’après les enquêtes de conjoncture de la Banque de France , l’activité progresse dans les services marchands et l’industrie dès le mois de mai. Dans la construction, elle est également bien orientée. La plupart des secteurs retrouvent depuis l’été des niveaux d’activité proches de ceux d’avant crise.
Quelle fin d’année envisager ?
Toujours selon la DREETS, depuis le début de l’année 2021, l’inflation repart à la hausse, dans un contexte de reprise économique. Cette augmentation provient en partie d’un contrecoup des évolutions des prix de 2020. En effet, la progression de l’inflation provient en particulier de la hausse des prix de l’énergie. En 2020, le cours du pétrole avait nettement chuté alors qu’en 2021, il augmente de manière constante depuis le début de l’année. Les mesures de restriction de la crise sanitaire ont entraîné une moindre hausse des prix de certains services en 2020, notamment les services de transport. De plus, l’augmentation des prix des matières premières alimente la progression de l’inflation en 2021. La chaîne de production répercute progressivement ces hausses de prix de matières premières. Les effets sont ainsi surtout visibles sur l’indice des prix à la consommation au second semestre. À plus long terme, la hausse des prix de consommation peut entraîner des revalorisations salariales, générant à leur tour des augmentations de coûts de production et par conséquent une augmentation des prix. Cette « boucle prix-salaires » ne semble pas s’amorcer pour le moment d’après les enquêtes de conjoncture nationale.
Une crise durable dans certains secteurs
La DREETS met aussi en exergue le fait que l’impact de la crise sanitaire a été très différent selon les secteurs d’activité. L’activité dans certains secteurs pourrait être affectée durablement. L’Insee a réalisé une évaluation de l’impact de la crise par secteur d’activité et ces simulations mettent en avant le « terrain perdu » de chaque secteur (écart entre la valeur ajoutée et la valeur ajoutée correspondant à un scénario hors crise). Cette analyse distingue ainsi quatre types d’activité. Les secteurs très affectés par la persistance des restrictions sanitaires et qui pourraient être durablement pénalisés : l’hébergement, la culture, le transport aérien et la fabrication de matériels de transport aéronautique. Viennent ensuite les secteurs durablement affectés, mais avec une baisse de la demande moins marquée : transport non aérien, fabrication de matériels automobiles, restauration. On trouve ensuite les secteurs moins affectés par la crise sanitaire ou qui ont pu facilement adapter leur mode de production : commerce, alimentation, énergie. Enfin, les secteurs peu pénalisés par la crise à terme se comptent parmi l’agriculture ou la construction. D’autres pourraient même en bénéficier comme l’informatique et les télécommunications avec l’accélération de l’essor du numérique ou encore la chimie et la pharmacie.
Stéphane Hovaere